La dépression n’est pas une souffrance causée par le présent, (…) elle reflète un vide intérieur qui est le résultat de l’évitement de toutes les émotions qui sont reliées aux blessures précoces. Cela conduit à ce qu’une personne dépressive ne soit pour ainsi dire pas capable d’éprouver des sentiments conscients, à moins que, déclenchés par un événement extérieur, elle ne soit débordée par des sentiments qui restent totalement incompréhensibles, parce que l’histoire véritable et non idéalisée de son enfance lui est inconnue, et qu’elle vit cette irruption des sentiments comme une catastrophe soudaine. (…)
Si je peux ressentir ce qui me fait mal et ce qui me fait plaisir, ce qui me contrarie ou même me met en colère et pourquoi ; si je sais de quoi j’ai besoin et ce que je ne veux en aucun cas, alors je me connais assez bien pour aimer ma vie et la trouver intéressante.
Alice Miller, La dépression ou l’art de se leurrer